L'interdiction irrealiste des amalgames des 2025
Alors que le mandat de l'actuelle Commission européenne prend fin en juin prochain, celle-ci voudrait accélérer le calendrier d'interdiction de l'amalgame pour le porter au 1er janvier 2025 *. Un calendrier intenable et irréaliste. Comme ses homologues allemands, le Conseil national considère que ce délai ne peut permettre aux régimes nationaux d'assurance maladie et à la profession de s'adapter à la disparition totale de l'amalgame. Dans ses échanges avec la Direction générale de la santé (DGS), le Conseil national demande un report du délai dans l'idéal en 2030 et, a minima, au 1er janvier 2027. L'horizon de 2030 est également en discussion à la 5" réunion de la Conférence des parties à la convention de Minamata sur le mercure (COPS). Sur le fond, pour ]'Ordre, l'amalgame constitue toujours un compromis pertinent entre les matériaux disponibles et le budget du patient, notamment pour les lésions carieuses, pour lesquelles l'alternative consisterait dans la réalisation d'une incrustation (inlay) réalisée par un laboratoire de prothèse. En outre, des risques spécifiques ont été soulevés concernant certains matériaux alternatifs avec la libération de nanoparticules ou encore de potentiels effets nocifs des composites dans la cavité buccale. Certes, le projet d'actualisation de la Commission européenne introduit la possibilité d'une exception(« à moins que le praticien de l'art dentaire ne le juge strictement nécessaire en raison des besoins médicaux spécifiques du patient »).
Mais cela aurait un effet limité puisque, si ce nouveau règlement était adopté, la fabrication et la distribution du mercure seraient interdites. La voix des autres États membres utilisateurs de mercure et des organisations nationales de santé bucco-dentaires est attendue. Le Conseil national, quant à lui, se tient prêt à participer, aux côtés des autorités de santé françaises, aux travaux de préparation de cette transition à l'échelle nationale pour en tempérer les répercussions sur notre profession.
* Via une actualisation du règlement (VE)
n°2017 / 582 du 17 mai 2017 relatif au mercure.